HISTOIRE DE SAINT MEME LE TENU
Les premiers écrits relatifs à Saint Même le Tenu font état d'un port nommé Portus Vitraria (on trouve également Veteri ou Vidrari). Ce port s'étendait sur plusieurs kilomètres entre le "Saint Même" actuel et le village des Ardennes sur la commune de Sainte Pazanne. En fait, plus qu'un port, il faut imaginer une longue succession de bateaux à fond plat (gabarre) débarquant puis embarquant diverses marchandises et matériaux. Sous Charlemagne, des moines venant du monastère de Micy (de la région d'Orléans) s'intallèrent durablement à Portus Vitraria. Il construisirent plusieurs bâtiments dont une église et un prieuré. En hommage à leur saint patron, ils donnèrent à ce lieu le nom de Saint Mesmin qui prendra vers le XI siècle le nom que nous lui connaissons aujourd'hui "Saint Même". Le Tenu quant à lui tire son nom de "Taumacus" qui n'a pas de signification étymologique connue. Ce port joua un rôle important dans le commerce intérieur de l'or blanc. En effet, une partie du sel destiné à la ville de Nantes transitait par le Tenu (l'autre partie transitait par l'estuaire et la Loire). Le sel produit dans le golfe de Machecoul (devenu, par l'avancé des terres sur la mer, baie de Bourgneuf) était transporté par chariots de Saint Cyr en Retz au lieu dit le port (actuellement village de la Joue). De là, le sel était embarqué sur gabarre à destination de Nantes. Plus tard, durant les guerres de religion, vivres et armements étaient embarqués à Nantes (quai de la Fosse) puis débarqués à Saint Même pour soutenir l'armée catholique. Cette intense activité portuaire se maintiendra presque jusqu'à nos jours. L'arrivée du chemin de fer mettra fin à la navigation commerciale dans les années 1900. La dernière réalisation à mettre à son actif étant l'acheminement des matériaux de construction de l'église de La Marne. Le Tenu était alors navigable jusqu'à cette commune pour les petits bateaux à fond plat. Aujourd'hui, de ce prospère passé fluvial ne subsiste plus qu'une activité nautique de loisir.